Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Fin à Chateauneuf-sur-Loire

J’ai pris la décision de finir mon périple ici hier soir. Trop de chaleur, des petits bobos, liés aux frottements du sac, qui s’infectent.

J’étais parti pour 7 jours de marche de Cosne-sur-Loire à Orléans (136km, j’en ai fait 105). Il devait faire raisonnablement beau les 2 premiers jours et pleuvoir souvent ensuite ( raison pour laquelle je n’avais pas pris la tente), il a plu un peu les 2 premiers jours et fait trop chaud ensuite!

Je ne m’étais pas pas entraîner avant (ce que je ne referai pas). Je suis contente de moi, ai fait de belles rencontres, admiré la Loire sous toutes ses coutures (un fleuve auquel je suis très attachée).

D’ailleurs je fais un dernier petit voyage à ses côtés ce matin: je visite le musée de la marine de Loire. Voyage dans le temps. Avec une salle consacrée à Maurice Genevoix, écrivain que j’aime beaucoup.

Une dernière visite à la ville et je prends le car pour Orléans avec tout de même un petit pincement au cœur, mais je sais que c’est le plus sage. Je reviendrais !

Au revoir mon fleuve, petit coup de blues de mon âme ligèrienne.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 6 : mardi 5 septembre : St Benoit-en-Burly – Chateauneuf-sur-Loire

Je dévie un peu du chemin au 5ème km, pour aller visiter l’Oratoire Carolingien de Germigny-les-prés. Désert le village, alors que c’est le monument le plus fréquenté de la région. Il 10h et l’office de tourisme n’ouvre pas. Tant pis pour l’exposition.

Je ne reviens pas sur mes pas pour rejoindre le GR3et son interminable digue… la vue sur la Loire est belle, mais il fait trop chaud. Je coupe donc par les petits chemins ( au soleil eux aussi) et tombe sur Lysebé et son adorable jardin. J’ai droit à une visite, la dégustation d’un haricot violet (délicieux cru), de framboises et repart avec des tomates, les yeux plein de couleurs.

Arrivée à Chateauneuf pour la pause repas, je décide de ne m’arrêter: il reste 10km pour Jargeau, mais avec cette chaleur c’est vraiment trop… surtout que je ne vois pas de chemin à l’ombre sur ma carte. Le département passe en vigilance jaune canicule.

Ce sera hôtel aujourd’hui, j’ai besoin de confort pour une nuit réparatrice et soigner des bobos qui s’infectent, dûs aux frottements du sac et à la transpiration. Après une visite d’un bout des jardins et un tour à la pharmacie, repos total.

Fontaine Maurice Genevoix

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 5 : lundi 4 septembre 2023,  Dampierre-en-Burly – St Benoit-en-Burly

Des chemin très disparates qui évitent la monotonie.

Dès le départ il fait très chaud. Encore une fois, pas de pause café matinal… je m’etait habituée à mon petit rituel , mais pour les habitudes, il vaut mieux rester à la maison.

Restauration à St Père avec une grande eau petillante pour me reconstituer et affronter la suite. Je fais des pauses fréquentes l’après-midi, quand je trouve un coin d’ombre, j’échappe à la redoutable digue au soleil, dès que je peux, par des chemins de traverse.

Pause sieste avec vue sur la Loire. La voir couler m’hypnotise.

Un peu avant St Benoît, alors que je marchait avec les nus-pieds, le droit me lâche. Pause pour changer de soulier lorsque surgit des bords de Loire un moine.

J’ai failli lui demander l’extrême onction pour mon nu-pied. Ben quoi, on s’était rencontrer en 2012 en Espagne sur le chemin de Compostelle et il avait été de toute mes aventures… (le nu-pied, pas le moine…) mais devant ses propos un peu incohérents ( au moine pas au nu-pied, qui lui était très peu bavard, qualité que j’apprécie chez les chaussures) j’ai renoncé.

Arrivée au camping par le « chemin oublié », bien plus sympa que le GR3. Des fois je ne comprends pas les choix des tracés.

Visite et course au village à un bon km. Mais ça vaut le déplacement.

Sa magnifique crypte.

Le camping est très nature et j’adore la vue de ma tente en dure. D’ailleurs je ne ferai pas grand chose d’autre que regarder la Loire couler tellement je suis fatiguée. Et la nuit, comme j’ai laissé ouvert, je regarde encore, avec une bande sonore naturelle impressionnante. Le rêve.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 4 : dimanche 3 septembre 2023,  Gien – Dampierre-en-Burly

Les nuits ne sont toujours pas réparatrices : je dors mal avec les douleurs musculaires. Mais je reprends la route bon pied bon œil.

L’etape aurait pu être charmante (en forêt et bordée d’étangs) si je n’avais subit pendant plusieurs kilomètres une attaque de taons. J’avais eu à faire à ces bestioles auparavant, mais jamais en tel quantité. Un vrai film d’horreur. Dès qu’ils se posaient sur moi je les tuais, c’était incessant. Du coup, je regardais à peine le paysage. J’ai discuté du phénomène avec un bucheron : sans doute les pluies suivies des chaleurs des derniers jours. Il m’a conseillé d’acheter un répulsif.

J’ai même dû faire une pause au bord d’une route où ils étaient moins nombreux. Et puis presque arrivée à destination, ils m’ont lâchée. Il commençait à faire trop chaud? La zone ne leur convenait plus? En tout cas, ils m’ont stimulée pour marcher vite!

Le dragon crache sa fumée au loin!

Autre déconvenue, aucun bar, épicerie, restaurant sur ma route : pas de pause café réconfortante. Et j’ai oublié que nous étions dimanche : tout est fermé à Dampierre. Je n’ai rien prévu pour aujourd’hui. Je dois passer la journée avec 4 biscuits et 2 compotes, petit déjeuner compris. Je me suis fait avoir comme une bleue que je ne suis plus.

Finalement, c’est le patron de l’hôtel qui m’emmène gentiment faire les courses en voiture, car si, il y a 1 super épicerie ouverte jusqu’à 20h même le dimanche : Klément’in.( 9 Rue Amédée de Béhague, 45570 Dampierre-en-Burly) attention elle ferme à 13h le samedi.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 3 : samedi 2 septembre 2023,  Briare – Gien

Je repar par le pont canal et contemple la Loire tout mon saoul. Je me souviens de la sensation de voir un bateau passer au dessus de soi quand tu es en kayak. C’etait en 2007, pour la descente de la Loire en intégrale. https://www.tractodak.com/Raid_Loire_sommaire.htm

Ce pont-canal en est un fleuron du patrimoine fluvial français construit notamment par l’entreprise Eiffel entre 1890 et 1896.

La Loire immuable et toujours changeante (j’adore les oxymores)

Peu après, la porte anti crue de St Firmin

Commence alors un cheminement vallonnée ou je souffle un peu… mais j’ai résisté à l’appel de la piste cyclable, droite et plate, qui m’aurait fait gagner 1,5 km. Du coup les arbres s’inclinent sur mon passage.

J’arrive à Brisson-sur-Loire (charmant village) où je suis accueillie les bras ouvert.

J’en profite pour sacrifier un café, mon rituel du matin. Mais nul client pour papotter du temps. Je reprends le chemin.

Loin de la Loire mais avec le panache de la centrale de Dampierre en point de mire. Comment refroidira-t-on les centrales quand il n’y aura plus assez d’eau dans les fleuves?

Le reste du parcourt est sans grand intérêt, plat, en plein cagnard ( pourtant la météo avant de partir prédisait des jours de pluies à venir). Seule l’arrivée sur Gien est sympa. Je rejoins mon logement en banlieue en passant devant le musée de la faïencerie mais je n’ai pas le courage de le visiter (je rêve d’une bonne douche et d’une sieste)… je fait juste une halte en grande surface pour m’aprovisionner. (Mon dieu, qu’est-ce qu’il m’arrive!)

Arrivée à Gien, la ville semble jolie mais je n’ai pas la force d’une visite.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 2 : vendredi 1 septembre 2023, Bonny-sur -Loire- Briare

Si le ciel est gris quand Catherine me dépose au pont des sœurs où je suis arrivée la veille, ma matinée va être illuminée par la belle rencontre du jour : Elodie.

Elle est là quand j’arrive, gros sac à dos, bâtons de rando et le topo-guide du GR3 à la main. Nous nous mettons en route ensemble et devisons gaiement sur ce qui nous pousse à prendre le chemin seules sur plusieurs jours. Nous retrouver, casser le rythme fou, la routine…. C’est sa première fois en solitaire. Je lui fait part de mes precedente expériences. Il faut se faire confiance et être ouvertes aux cadeaux du chemin.

Le cadeau du jour

Nous cheminons ensemble jusqu’à Ousson-sur-Loire, où je fais une pause au café du village et cause avec quelques consommateurs attablés en terrasse. Jusque là tout va bien, malgré les muscles raides.

Le paradis des Sarcelles
Pas sûr que cette écluse en face de Chatillon serve beaucoup
Et pourtant il y a de l’eau.

Jusqu’à Briare je marche à l’ombre des arbres du canal (même si il n’y a pas de soleil mais quelques averses pas désagréables). Le chemin est droit et bien tracé, propice à la méditation.

Arrivée sur Briare en tout début d’après-midi, je retrouve Elodie reposant sous un arbre. (De l’importance de pratiquer l’art de la sieste). J’arrive directement sur mon hébergement convoité de longue date, alors qu’Elodie poursuit sur Gien.

Je l’avais repéré il y a deux en et je rêvais d’y dormir : c’est chose faite!

Le gite du pont canal est idéalement situé, pas cher, et l’équipe est très agréable.

Bref une étape bien agréable malgré la fatigue et les tensions musculaires. Pourtant l’étape était courte et facile.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 1 : jeudi 31 août 2033, Cosne-sur-Loire – Bonny-sur -Loire

Du bitume jusqu’à Celle sur Loire, je trouve le chemin bien peu accueillant pour mon retour sous un ciel menaçant! Heureusement, Le petit Cellois est un café sympathique pour une pause.

Rien de bien marquant sur la route sauf quelques rencontreaux présages funestes. Une invitation à renoncer ?

Quelques chemins de terre et de pierres viennent égayer la journée.

Je commence à ressentir les effets de mon non entraînement intensif des mois précédents : la démarche se fait lourde, le muscles douloureux. Je dois même m’arrêter pour soigner un début d’ampoule. Heureusement, au bout de presque 24 km et 5 h de marche, j’arrive à Bonny-sur-Loire.

L’accueil généreux de Catherine et René me récompense de cette difficile journée.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Résumé des épisodes précédents

Partie le 21 mai de Sarras pour rejoindre à pied le Mont Saint Michel, j’ai finalement arrêter mon périple à Cosne-sur-Loire après plus de 600km, vagabondant entre Ardèche, Rhône, Beaujolais, Loire, Morvan et re-Loire.

C’était après les confinements : dès que nous avons pu changer de région, j’ai enfiler les chaussures, rechausser le sac à dos et filer éprouver la liberté retrouvée avec tout ce qu’il fallait pour l’autonomie. Voilà, je reprends l’aventure là où elle s’était arrêtée, après presque deux an de pause.

J’étais parti avec cette question : ne vais-je pas changer de métier puisque j’ai été empêchée de faire le mien (comédienne, metteuse-en-scène…)? La réponse m’était donnée de façon magistrale et généreuse le jour de mon arrivée au Garage Théâtre de Cosne-sur-Loire sous forme d’une répétition d’un spectacle qui me touchait en plein cœur : j’avais ma réponse !

Je suis rentrée chez moi pour refaire du théâtre et les portes se sont ouvertes !

Aujourd’hui je reprends le chemin à destination du Mont Saint Michel pour converser à nouveau avec l’inattendu, laisser les rencontres me porter.

Je n’arriverai pas cette année, pas envie de m’y retrouvée avec la foule venue fêter le millénaire du lieu. Mais je cheminerai un peu vers mon rendez-vous…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E31. Dimanche 20 juin 2021: Pouilly  sur Loire – Cosne sur Loire

Il a tonné, oragé, tempêté et plu toute la soirée d’hier, et voilà que ça remet ça ce matin ! C’est le chemin qui me fait une grosse colère, puis de guerre lasse pleure de savoir que nous nous séparons ce soir. Mais « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin » ! Voire même il le fait marcher plus rapidement… Il fait plus frais, et je suis moins tentée de m’arrêter sous la pluie. Je sors un peu du GR3 pour faire un peu plus de route. J’évite ainsi les chemins boueux et glissants et les branches tombées ces derniers jours sur le chemin. Je me dis aussi que si les orages devaient frapper fort dans la journée, je me résoudrais à faire du stop pour des raisons de sécurité météo… Mais je n’en ai pas eu besoin, je suis arrivée trempée et crottée à Cosne-sur-Loire mais à pied, et avec quelques timides rayons de soleil.

Ayant épuisé mes réserves (la veille, bravant la pluie, j’ai tenté une razzia au village mais tout était fermé !) je me réfugie dans la première pizzeria venue (en salle, maintenant qu’on a le droit) et je fais grimper mon taux de calorie à coup de Quatre saison, rouge et tiramisu. J’ai bien fait de choisir l’intérieur puisque la pluie reprend dès que j’attaque le repas. Je me sens dans un drôle d’état… un mélange de tristesse et de joie. Contente de retrouver bientôt la maison, mon compagnon, les amis, de reposer un peu ce corps qui m’a bien accompagné… Triste de rompre avec cette vie nomade, en immersion dans la nature. Une vie dépouillée, au plus près des besoins essentiels, et pleine de belles rencontres. Mais je ne suis pas tout à fait au bout de l’étape, et même si je suis un peu engourdie par la chaleur et la nourriture, même si je me verrai bien faire une petite sieste, je prends mon courage à deux pieds pour affronter les derniers kilomètres sous la pluie et terminer cette première partie de mon voyage en direction du Mont Saint Michel !

Et là, magnifique arrivée, les amis qui ont créer le Garage théâtre, il y a un an, sont en pleine répétition d’une lecture-spectacle « Les semelles de vent ». J’avais pour consigne de me glisser discrètement dans la salle en arrivant, pour que nous puissions nous saluer à la première pause. Et voilà que je suis saisie en arrivant par le texte ci-dessous lu par une des comédienne… j’ai failli en pleurer tellement c’était fort. J’ai savourer les 3h30 de répétitions auxquelles j’ai pu assister. Magnifiques textes, magnifiques comédiens, montage et proposition de mise en espace forts, simples… si je ne savais plus bien avant de partir où j’en étais de ce métier (entre le COVID qui a mis la culture en berne et les difficultés diverses à exercer ces métiers ) le chemin, comme une évidence, m’a ramené vers la scène d’une façon magistrale… je n’aurai jamais imaginé ce qui se préparait, en partant. merci la vie ! Je n’ai plus qu’à rentrer sereine! Je finirai ce périple plus tard, cette année ou la prochaine… Un seul petit regret, ne pas pouvoir assister à la représentation le 25 juin.