Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 3 : samedi 2 septembre 2023,  Briare – Gien

Je repar par le pont canal et contemple la Loire tout mon saoul. Je me souviens de la sensation de voir un bateau passer au dessus de soi quand tu es en kayak. C’etait en 2007, pour la descente de la Loire en intégrale. https://www.tractodak.com/Raid_Loire_sommaire.htm

Ce pont-canal en est un fleuron du patrimoine fluvial français construit notamment par l’entreprise Eiffel entre 1890 et 1896.

La Loire immuable et toujours changeante (j’adore les oxymores)

Peu après, la porte anti crue de St Firmin

Commence alors un cheminement vallonnée ou je souffle un peu… mais j’ai résisté à l’appel de la piste cyclable, droite et plate, qui m’aurait fait gagner 1,5 km. Du coup les arbres s’inclinent sur mon passage.

J’arrive à Brisson-sur-Loire (charmant village) où je suis accueillie les bras ouvert.

J’en profite pour sacrifier un café, mon rituel du matin. Mais nul client pour papotter du temps. Je reprends le chemin.

Loin de la Loire mais avec le panache de la centrale de Dampierre en point de mire. Comment refroidira-t-on les centrales quand il n’y aura plus assez d’eau dans les fleuves?

Le reste du parcourt est sans grand intérêt, plat, en plein cagnard ( pourtant la météo avant de partir prédisait des jours de pluies à venir). Seule l’arrivée sur Gien est sympa. Je rejoins mon logement en banlieue en passant devant le musée de la faïencerie mais je n’ai pas le courage de le visiter (je rêve d’une bonne douche et d’une sieste)… je fait juste une halte en grande surface pour m’aprovisionner. (Mon dieu, qu’est-ce qu’il m’arrive!)

Arrivée à Gien, la ville semble jolie mais je n’ai pas la force d’une visite.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Résumé des épisodes précédents

Partie le 21 mai de Sarras pour rejoindre à pied le Mont Saint Michel, j’ai finalement arrêter mon périple à Cosne-sur-Loire après plus de 600km, vagabondant entre Ardèche, Rhône, Beaujolais, Loire, Morvan et re-Loire.

C’était après les confinements : dès que nous avons pu changer de région, j’ai enfiler les chaussures, rechausser le sac à dos et filer éprouver la liberté retrouvée avec tout ce qu’il fallait pour l’autonomie. Voilà, je reprends l’aventure là où elle s’était arrêtée, après presque deux an de pause.

J’étais parti avec cette question : ne vais-je pas changer de métier puisque j’ai été empêchée de faire le mien (comédienne, metteuse-en-scène…)? La réponse m’était donnée de façon magistrale et généreuse le jour de mon arrivée au Garage Théâtre de Cosne-sur-Loire sous forme d’une répétition d’un spectacle qui me touchait en plein cœur : j’avais ma réponse !

Je suis rentrée chez moi pour refaire du théâtre et les portes se sont ouvertes !

Aujourd’hui je reprends le chemin à destination du Mont Saint Michel pour converser à nouveau avec l’inattendu, laisser les rencontres me porter.

Je n’arriverai pas cette année, pas envie de m’y retrouvée avec la foule venue fêter le millénaire du lieu. Mais je cheminerai un peu vers mon rendez-vous…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E31. Dimanche 20 juin 2021: Pouilly  sur Loire – Cosne sur Loire

Il a tonné, oragé, tempêté et plu toute la soirée d’hier, et voilà que ça remet ça ce matin ! C’est le chemin qui me fait une grosse colère, puis de guerre lasse pleure de savoir que nous nous séparons ce soir. Mais « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin » ! Voire même il le fait marcher plus rapidement… Il fait plus frais, et je suis moins tentée de m’arrêter sous la pluie. Je sors un peu du GR3 pour faire un peu plus de route. J’évite ainsi les chemins boueux et glissants et les branches tombées ces derniers jours sur le chemin. Je me dis aussi que si les orages devaient frapper fort dans la journée, je me résoudrais à faire du stop pour des raisons de sécurité météo… Mais je n’en ai pas eu besoin, je suis arrivée trempée et crottée à Cosne-sur-Loire mais à pied, et avec quelques timides rayons de soleil.

Ayant épuisé mes réserves (la veille, bravant la pluie, j’ai tenté une razzia au village mais tout était fermé !) je me réfugie dans la première pizzeria venue (en salle, maintenant qu’on a le droit) et je fais grimper mon taux de calorie à coup de Quatre saison, rouge et tiramisu. J’ai bien fait de choisir l’intérieur puisque la pluie reprend dès que j’attaque le repas. Je me sens dans un drôle d’état… un mélange de tristesse et de joie. Contente de retrouver bientôt la maison, mon compagnon, les amis, de reposer un peu ce corps qui m’a bien accompagné… Triste de rompre avec cette vie nomade, en immersion dans la nature. Une vie dépouillée, au plus près des besoins essentiels, et pleine de belles rencontres. Mais je ne suis pas tout à fait au bout de l’étape, et même si je suis un peu engourdie par la chaleur et la nourriture, même si je me verrai bien faire une petite sieste, je prends mon courage à deux pieds pour affronter les derniers kilomètres sous la pluie et terminer cette première partie de mon voyage en direction du Mont Saint Michel !

Et là, magnifique arrivée, les amis qui ont créer le Garage théâtre, il y a un an, sont en pleine répétition d’une lecture-spectacle « Les semelles de vent ». J’avais pour consigne de me glisser discrètement dans la salle en arrivant, pour que nous puissions nous saluer à la première pause. Et voilà que je suis saisie en arrivant par le texte ci-dessous lu par une des comédienne… j’ai failli en pleurer tellement c’était fort. J’ai savourer les 3h30 de répétitions auxquelles j’ai pu assister. Magnifiques textes, magnifiques comédiens, montage et proposition de mise en espace forts, simples… si je ne savais plus bien avant de partir où j’en étais de ce métier (entre le COVID qui a mis la culture en berne et les difficultés diverses à exercer ces métiers ) le chemin, comme une évidence, m’a ramené vers la scène d’une façon magistrale… je n’aurai jamais imaginé ce qui se préparait, en partant. merci la vie ! Je n’ai plus qu’à rentrer sereine! Je finirai ce périple plus tard, cette année ou la prochaine… Un seul petit regret, ne pas pouvoir assister à la représentation le 25 juin.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 10. Dimanche 30 mai : Charlieu Iguerande

Une nuit au camping, plus confortable au niveau du matelas que dans mes souvenirs bivouac kayak (pourtant c’est le même!). La tente est bien humide, mais pas à l’intérieur. Elle c’est la première fois que je la test… bref, j’ai plutôt bien dormi, malgré les oiseaux qui ont fait la java toute la nuit (à cause de l’éclairage du camping?). Le SorJe peine un peu à repartir tôt : d’abord je me sens bien ici, ensuite je ne retrouve pas encore mes réflexes dun lever de bivouac, enfin, je laisse un peu sècher la tente avant de la plier.

Je retrouve avec plaisirs le centre de Charlieu, que j’ai déjà visitée moult fois

Je renoue avec les voies verte, la Véloire cette fois. C’est goudronnée, sans les voitures d’hier, et plat, mais plutôt sympa… je me fais souvent interpellée pour savoir si je fais « le camino » (St Jacques de Compostelle), c’est vrai que je suis sur un des tracés.  Je fais par de mon expérience à un monsieur qui part début août du Puy et pensait prendre une tente… pas besoin avec l’organisation des hébergements sur cette voie.

Et soudain la Loire… nous y sommes passés en 2007 en kayak à la descente, l’année suivante en vélo à la remontée… contente de la revoir.

Arrivée à Iguerande, bel emplacement pour le picnic… je n’irai pas plus loin aujourd’hui, les amis qui m’accueillent ce soir m’attrappent au passage avant que je ne m’éloigne trop.

Vous voulez faire le chemin de Compostelle en hiver ?

Quelle est la meilleure saison pour « faire Compostelle » ?

Y’en a pas! Encore que….

Vous voulez faire le chemin de Compostelle en hiver ? Allez d’abord jeter un coup d’œil sur le profil Facebook suivant : Mahdi du Camino

https://www.facebook.com/mahdi.ducamino?

Vous déciderez après…

Bon moi, je vais aller me prendre un bon chocolat chaud.

Ma première randonnée itinérante : le tour du Mont Blanc

Pour ma première expérience en matière de randonnée itinérante en autonomie, j’avais 14 ans. Des amis de mes parents, connaissant mon goût pour la marche, m’ont proposé de m’emmener faire le tour du Mont Blanc en 9 jours. J’étais excitée comme un cabri (l’image me parait plus appropriée que « comme une puce ») à l’idée de vivre une telle aventure.

Alors a commencé la course au matériel : il me fallait des chaussures adaptées à la montagne, un sac à dos assez grand, un duvet… Les grandes enseignes du sport n’avaient pas alors pignon sur rue. Et mes parents ne voulant pas investir des sommes astronomiques dans ce qui n’était peut-être qu’une lubie, mon équipement fut des plus hétéroclites.

Des chaussures en cuir prêtées par une connaissance et des chaussettes en laine tricotées par ma grand-mère. Le sac à dos de l’armée de mon père, dans lequel j’ai fourré une couverture, également de l’armée pour compenser la faible capacité d’isolation d’un duvet synthétique, un jean de rechange et des tee-shirts en coton, pull en laine, k-way, tapis de sol, gourde de l’armée (et oui, mon père était militaire…). Évidement tout cela n’était pas très compressible et pendouillait un peu partout. Mais j’étais très fière de ma tenue d’aventurière et prête à conquérir le monde.

Ah la belle inconscience de la jeunesse !

J’ai très vite compris que, malgré les éloges paternels sur la résistance du matériel militaire, l’armée n’avait jamais œuvré au confort de ses troufions et à la légèreté de son équipement… Au bout de quelques jours, je me suis retrouvée avec la peau à vif à l’endroit où l’armature en fer/cuir du sac frottait sur le bas de mon dos. Frottement amplifié par l’absence de ceinture au niveau des hanches. J’avais également les épaules en compote et un léger mal de dos.

Le jean (sans élasthanne) gênait l’amplitude de mes mouvements, rajoutant une force contraire à mon élévation tant physique que spirituelle. Le tee-shirt en coton, trempé aux premières sueurs, me glaçait délicieusement dès la pause. La nuit la couverture glissait sur le nylon du sac de couchage qui n’offrait plus de protection contre les nuits glaciales sous la tente en altitude. Le rhume qui s’en suivit n’a pas facilité ma capacité à l’effort lors des longues ascensions.

Quant aux chaussures, adaptées aux pieds de la précédente propriétaire, leur cuir rechignait à faire un effort pour les miens. Et tout l’amour que ma grand-mère avait porté à la confection des chaussettes n’a pas suffi à me protéger des ampoules.

Moi la mécréante, je me suis surprise à prier tous les jours Dieu et tous ses saints pour qu’il pleuve le jour suivant car c’est en bus que nous faisions les étapes de mauvais temps.

Par ailleurs le rythme de mes compagnons d’aventure était plus rapide que le mien, leur endurance plus grande, leur équipement mieux adapté (ce sont eux qui portaient tentes et popotes). L’avantage était que les premiers arrivés montaient le camp, et qu’une bonne âme revenait toujours à ma rencontre pour finir l’étape et porter mon sac. Je terminais les journées dans un état de fatigue extrême. Et je me levais courbatue, fatiguée, les nuits à la dure n’étant pas très réparatrices.

Au bout des 9 jours, j’aurais dû abandonner à jamais toute nouvelle tentative de randonnée itinérante. Mais, quelques années plus tard, me sont revenus les magnifiques paysages, la fierté de contempler tout en bas, minuscule, le dernier village traversé, l’ivresse de l’altitude combinée au bien être apporté par les endorphines….

Bref, je suis repartie. Et je partagerai avec vous, dans un prochain article, les conclusions que j’ai tirées de cette expérience pour que mes aventures ne soient plus des galères.