Une étape dont je ne suis pas peu fière: 26 km (bon pas beaucoup de dénivelé et surtout de la route). A part ça, rien de bien remarquable.
La fatigue est là… et à chaque grimpette je me demande si je ne vais pas laisser tomber. Je ne me souviens pas de sentiment sur Compostelle, alors que le dénivelé était plus fort. Mais pour Compostelle j’étais moins chargée, je m’étais mieux préparée, je faisais des journée off plus fréquemment… et j’avais une dizaine d’année de moins. Je sais qu’il faut que je m’accorde une petite pause. Ce sera fait à Digoin où mon cher et tendre vient me rejoindre. Une journée off avant le Morvans qui s’annoncera bientôt.
Enfin je sors la tente! Au camping municipal de Charlieu au bord du Sornin. C’est un jeune couple charmant qui vient de reprendre la gérance. Tout confort, bar snac et tables sous les grands arbres. J’ai l’embarras du chois pour l’emplacement…
Je suis raccompagnée aux Sauvages par un membre de la famille qui part travailler dans cette direction et sur leurs conseils avisés de randonneurs, je rejoins bien plus efficacement Amplepuis que ne me le proposait ma trace GPS.
Petit aperçu de la journée
Tiens, un repére de princes charmants qui m’interpellent à qui mieux mieux. Mais quand je m’approche, les lâches s’enfuient. Ha non, y’en reste un..
Nouvelle déconvenue en arrivant à Thizy, le camping municipal n’est plus…. et je n’ai plus le courage de chercher un lieu de bivouac… j’opte pour un hôtel. Ne me dites pas que je trimballe tout le matériel de camping pour rien! J’espère que cette nuit sera plus réparatrice que la dernière où quelques douleures musculaires m’ont tenues réveillée.
Départ champêtre. Je croise quelques animaux sympathiques dans un décor verdoyant. Chevaux, vaches, moutons, couleuvre à nouveau… même un écureuil qui se précipite vers moi, s’arrête tout proche et se lisse les moustaches… mais quand je sors mon appareil photo, m’informe qu’il ne souhaite pas apparaître sur les réseaux sociaux.
Special dédicace à mon cuisinier préféré de St Romain de Popey : trouver l’animal…
Parfois le chemin est bien tracé, parfois juste une sente qui fait douter…
Un échangeur et un péage plus loin…
Nouvel incohérence de la trace télécharger qui me fais passer par une zone d’entrepôts, escalader une muret pour emprunter la RN7, entre Pontcharra et Tarare, qui est juste une voie ultra-rapide, sans espace piéton ici. Un chauffeur-randonneur qui monte dans son camion, me sent perdue et m’indique un sentier au dessus de la RN7. Je vais cheminer une bonne partie de la matinée entre autoroute, RN7 très roulante et voie ferrée. Moi qui croyais en avoir fini avec les bruits de circulation en quittant l’agglomération lyonnaise! Mais au moins je ne suis pas morte écrasée…
Bonne grimpette à la sortie de Tarare pour arriver au lieu de pèlerinage de notre Dame de La Roche.
Pour ceux qui auraient besoin…
Je redescend sur Les Sauvages, beau point de vue, mais moins magique que ceux sur le chemin de Compostelle après le Puy… Quelques courses au village pour ne pas arriver les mains vides chez les amis de mes amis, qui déviennent aussi les miens, puisqu’ils m’accueillent si gentiment ce soir. Je termine en stop, car l’étape à été dure, j’avais prévu de m’arrêter aux Sauvages, et je calcule à la louche qu’il reste encore 8km par les chemins (l’épiciere me déconseille la route, trop dangereuse)… Embarquée aussitôt ou presque par un automobiliste compatissant qui randonne aussi, et qui fait un petit détour pour me déposer au pied de la maison. La journée se termine par une belle rencontre avec la famille – et les chats – qui m’accueillent. Décidément, je suis gâtée.
Une grosse étape mais un sac léger puisque j’ai laissé mes affaires chez les amis. Retour à mon point d’arrivée d’hier. Une étape encore plus vallonnée qu’hier. Sur les conseils de ma cocopine, je fais un détours par le couvent de la Tourette, œuvre de Le Corbusier. Étonnant dans cet écran de verdure, mais ça n’est pas franchement ma tasse de thé.
Je suis plus intriguée par ce petit édifice decouvert dans le parc
C’est une ancienne glacière
Dans les rencontres divers, une belle couleuvre qui m’a fait sursauter et un paon qui me criaille du haut d’un mur. Mais ni l’une, ni l’autre n’ont attendu que je sorte mon appareil photo.
Fin d’étape tranquille avec le soleil et les viaducs des monts du lyonnais. Retour chez les amis qui m’hébergent pour une soirée chaleureuse.
Je quitte Lyon par le sud de la colline de Fourvières, enfin du dénivelé, avec à l’horizon de gros nuages noirs qui m’attendent avec impatience.
Petite réflexion sur l’urbanisme…. toute les ville ne se ressemblent pas, rien à voir avec mon arrivée par le sud, si déprimante. Si en l’espace d’une heure, j’en ai pris un coup de blues, qu’en est-il de ceux qui y vivent au quotidien?
Je poursuit par un petite bulle de quiétude au milieu de ces grosses agglomérations : la voie verte de Tessin. Ancienne voie ferrée, pas de bruit de civilisation, juste le chant des oiseaux ! pourtant tout autour, des voies rapides, des immeubles en construction…
Charbonnières les Bains, ville charmante, premier restaurant à midi avec une pizza roborative. Puis l’immense parc du château de la Poupée, en transformation pour devenir une école de cuisine.
Une fin d’étape tranquillement vallonnée pour rejoindre la gare de La Tour de Salvagny. Juste en fin de parcourt, histoire que tout ne se termine pas trop tranquillement, le tracé télécharger sur le site des chemins du Mont St Michel me fait descendre dans un combe (j’aurais dû me méfier, il se réduisait peu à peu à une sente, et la je me trouve face à un ruisseau, bien grossi par les récentes pluies, et aux rives envahies par les ronces. Deux solutions pour traverser : quitter les chaussures et franchir à gué – mais mes pieds un peu martyrisés par les marches précédentes s’y refusent – ou utiliser comme pont un gros conduit rond en béton, mais j’ai le vertige, un sac de 13kg sur le dos et la fatigue accumulée…. Je me resigne à rebrousser chemin et remonter la forte pente pour rejoindre une route. Pas de photo, la sideration m’a empêcher d’immortaliser ce moment, dommage !
Je rejoinds une copine qui rentre du travail. Je passerai chez mes amis les 2 nuits suivantes… nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps et c’est un plaisir que le chemin me conduise chez eux.
La sortie de Givors était un peu déprimante mais plus variée qu’une Via Rhôna en alternant usines, entrepôts et tristes pavillons, me laissait craindre le pire pour la suite. J’imaginais une longue étape semblable sur les 25 km jusqu’à Lyon.
Et bien non, après le sentier serpente entre lônes et îles, au point que j’étais sur le point de rebrousser chemin quand le Rhône, particulièrement haut en cette saison, a pris possession du chemin. A l’instinct – et un peu aussi grâce à mon super GPS de rando – j’ai trouvé une sente qui m’a permis de retrouver le chemin sec quelques centaines de maître plus loin, m’evitant ainsi un super détour… un peu d’aventure ne nuit pas. Tout cela accompagné par le chant des grenouilles et des oiseaux. Je ne pensais pas que la banlieue lyonnaise possédait de tels trésors.
Je suis tentée mais ce n’est pas l’heure de la pause
Là si
Après cette parenthèse enchantée, l’arrivée sur Pierre-Benite me déprime autant que le démarrage de la journée, la fatigue, la pluie, et pas un endroit où me poser en plus. Je fini dans un abri bus qui arrive à peine à me protéger d’une violente averse, et là, coup de folie, je me jette dans le premier bus pour Confluence. Je gagne ainsi trois kilomètres, un bon abris et un siège confortable.
Quand je descend du bus, la pluie s’est calmée, je rejoins le bassin nautique de Confluence où je retrouve ma cousine… ce soir encore, je dormirai à l’abri et passerai une soirée en agréable compagnie.
Une belle journée ensoleillée mais qui commence par une petite galère : panne de mon chargeur. Mais là encore, ma soeur-ange-gardien me conduit d’un coup de carrosse magique au Carrefour le plus proche où je bénéficie même d’une réduction de 30% sur la marque dont j’ai besoin… contente que l’incident ne soit pas arrivé au milieu du Morvans.
Je reprens mon périple là où je m’étais arrêtée hier, accompagnée par ma soeur sur la première moitié.
Le sentier d’observation de zone protégée est agréable. Nous longeons l’île du beurre, sautons sur l’île de la chèvre. Mais nous n’observons pas beaucoup : beaucoup de monde sur la Via Rhôna et pas beaucoup de temps puisque nous partons un peu tard.
Ampuis et son château, j’ai préféré la vue du Rhône quand nous avions fait sa descente en kayak il y a 2 ans.
Speciale dédicace à Gégé
Pause picnic à St Romain en Gal, avec une belle vue sur Vienne.
Je repars seule l’après-midi, et le resterai pour la journée. Et là 2ème petite galère : l’hébergement sur Givors contacté la veille ne peux finalement pas me recevoir, la zone de Givors n’est pas franchement propice au camping sauvage, j’opte donc pour un hôtel… Mon budget va en prendre un coup mais je n’ai pas vraiment le choix.
Petite alerte dans l’après-midi avec une douleur à la hanche et au genoux droit. Je marche avec un sac très chargé et il faut que j’apprenne à faire des pauses plus fréquentes. Je m’arrête donc et fait la rencontre d’une petite dame que la vie de nomade tenterai bien « pour découvrir le monde et rencontrer les autres, mais à mon âge et avec ma hanche qui vont me changer… ». Requinquée par cette pause, j’arrive à l’hôtel, contente d’être à la fin de cette étape. Celle de demain sera plus longue, : c’est à Lyon , chez ma cousine que je dors!
Endormie hier soir par l’eau tambourinant une berceuse sur le toit de la véranda (j’étais contente d’être dans une maison en dur cette nuit), je me suis réveillée en saluant le soleil qui allait m’accompagner toute la journée.
Ma soeur m’accompagne sur la première partie de la randonnée du jour.
Charmant début qui nous entraine sur le haut de Serrieres pour admirer de belle maisons moyenageuses, puis une vue plongeante sur le Rhône. On poursuit dans les sous bois avec un sentier qui joue à saute-mouton avec les ruisseaux bien remplis par l’eau tombée la nuit.
Nous partageons le picnic arrivées à St Pierre de Bœuf et chacune repart de son côté. La suite de mon parcourt est à nouveau plat, monotone et contraste avec le charmant sentier du matin. Une randonnée au long cours n’est pas toujours une partie de plaisir!
Très belle vue sur la Centrale de St Maurice l’exil à droite!
Heureusement, un petit moment de poésie avec cette vue sur Château Grillet. Les amateurs de vin apprécieront.
La traversée de Condrieu par les quais est très sympathique. Je rejoins ma soeur, venue gentiment me récupérer en voiture pour me ramener chez elle. J’ai ainsi pu marcher léger aujourd’hui et je profite à nouveau d’une nuit confortable.
Ça y est, c’est parti pour une nouvelle aventure !
Cette fin de matinée, mon compagnon m’a déposée à Sarras (j’avais fait précédemment l’étape Tournon – Sarras dans mes rares entraînements).
En route pour les 18km de où j’emprunte à rebours le chemin de Compostelle qui conduit de Lyon à Arles. Il évite la Via Rhôna trop goudronnée au profit de chemins agricoles. C’est plat…. parfois de belles ouvertures vers le Rhône qui file lui vers le sud avec beaucoup de vigueur.
Le balisage du chemin de Compostelle
Je paie le manque d’entraînement et les 14 kg (eau et nourriture comprises) du sac se font sentir. Bien que mathématiquement il s’allège au cours des pauses, mon ressenti est bien différent. Je me suis toujours défier des mathématiques qui finalement ont peu à voir avec la réalité, je m’en rends bien compte.
Mais pourquoi un sac si lourd… parceque sur mon parcourt, je vais souvent devoir être en autonomie… le pèlerinage du Mont St Michel ne bénéficie pas de la belle organisation des chemins de Compostelle. Ce qui implique : une tente, un matelas, duvet, réchaud, un peu d’huile et de vinaigre. Mais pour ce soir, luxe, une maison et un vrai lit : c’est chez ma soeur que je suis hébergée !
En chemin, à Champagne, la pile restante du bac à traille qui permettait autrefois de traverser le Rhône. L’église vaut aussi une visite, que j’avais déjà faite…
L’arrivée à Serrière, je l’arrose avec un demi en terrasse, mon premier depuis si longtemps (foutu COVID)… le bonheur !