Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 18. Lundi 7 juin : Glux en Glenne – Athez (Anost)

Et c’est parti, sous le ciel gris, pour attaquer le plus haut sommet du Morvant : le Haut Folin : 901m… mais c’est beaucoup plus facile que pour le Mt Beauvray cat je pars de plus haut, je n’ai que 127m de vraie grimpette, une bagatelle ! Je vais cheminer toute la journée dans les bois, accompagnée par la musique des tronçonneuses et des débardeuses. Je passe à côté des sources de l’Yonne. Il fut un temps où les troncs étaient jetés dans cette rivière. Chaque propriétaire apposant sa marque sur le bois, et il était livré ainsi à Paris pour le chauffage (tout le monde sait que l’Yonne est un affluent de la Seine…).

Bon, les forêts j’aime bien, odeur d’humus, de résineux… mais au bout de quelques heures (sans compter les journées précédentes) les bois, ça lasse… surtout depuis qu’il n’y a plus de loup pour faire la causette… je fais bien quelques rencontres étonnantes…

Je commence à me rejouire, dans quelques centaines de mètres, je vais attaquer les gorges de la Canche. Cheminer le long d’une rivière vive va me ressourcer. Mais voilà qu’un huluberlu à gros sac à dos avec un pantalon tout boueux arrive face à moi et m’interpelle un peu énervé. « Vous suivez le GR13? Faut absolument éviter ce morceau, ils sont complètement dingues de faire passer les pèlerins avec des gros sacs à dos par là, c’est très dangereux, j’ai même dû faire de l’escalade, à plusieurs avec des cordes, peut-être mais sinon c’est trop risqué. J’ai failli faire demi tour. Prenez la route… » J’ai failli lui demander si il avait bien suivi le sentier balisé, mais vu son état et le gros GPS qu’il a scotché au bras, je me suis retenue. Petit coup d’œil au mien de GPS pour constater que la route ne me fait pas faire un gros détour… je choisie la prudence. La responsable du gîte à l’arrivée me confirme que j’ai bien fait, la rivière est gonflée par un mois de pluie, faisant sans doute glisser des blocs rocheux. Le niveau de l’eau est trop haut pour ne pas rendre le sentier dangereux.

Pas un bled, personne, encore de la forêt et je finis par une interminable descente technique avec boue, cailloux qui glissent sous les chaussures et racines traîtresse… ça demande une concentration qui, après 22 km, m’épuise totalement… Et pour couronner le tout, pas d’approvisionnement possible au bled (très peu de reseau, pas de 4G, et pas de WiFi non plus – vous n’aurez pas le compte-rendu ce soir). Il va falloir parler des difficultés liées à la désertification des campagnes en général, et de surcroît quand on trace des sentiers de randonnées aux long cours… mais bon, y’a un gîte municipal (l’ancienne école), et c’est pas si mal. Mais j’épuise mes dernières réserves (3 jours sans épicerie)… Demain à Anost, des commerces ! Et pour le petit-déjeuner, je peux compter sur « Miss Tartine » qui habite juste au dessus. Et qui fait des petits déjeuners pour 6 €. La vie est belle !

2 réflexions au sujet de « Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 18. Lundi 7 juin : Glux en Glenne – Athez (Anost) »

  1. Eh ben, c’était pas l’ours que tu croyais, mais celui que tu as croisé t’a quand même évité une galère !
    Sinon, pour les puristes : l’Yonne n’est pas l’affluent de la Seine, c’est la Seine qui est l’affluent de l’Yonne (plus de débit pour cette dernière à leur confluence). Mais va faire bouger les lignes !!! T’imagine le boulot de tout renommer : fleuves, villes et villages…, et les efforts des Parisiens pour se dire qu’ils passent l’Yonne quand ils franchissent le Pont des Arts (par exemple) !
    Quant à l’approvisionnement, tu as essayé d’appeler une pizzeria qui livre à domicile ?
    Bon, je mets les bouchées doubles (ouarfff !), parce que pendant 8 jours je ne mettrai pas de commentaire (pas aussi calée que toi avec mon (vieux) smartphone). Mais je t’accompagne toujours de loin, promis !

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