Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 16. Samedi 5 juin : Issy l’évêque – Larochemillay

Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin.    En Bretagne il ne ne pleut que sur les cons, dans le Morvan, il pleut sur tout le monde. Bref, vous aurez compris, une journée de pluie, ce qui fait le bonheur de certains…

J’essaie tout de même de profiter un peu du paysage. Pas facile, dommage, ça semble être une très belle étape. A cause de toute cette eaux, peu de photos.

Alors moi qui m’étais promis de ralentir le pas, de faire des pauses plus fréquentes, de étapes plus courtes… c’est tout raté : 30,5 km, 7h30 de marche et mon GPS m’annonce 2605 m de dénivelé positif, mais là, j’ai du mal à le croire, même si ça monte et descent beaucoup. Pourquoi je n’est pas tenu mes engagements : parcequ’il pleut beaucoup. Impossible de faire une halte sans abri. Et des abris y’en à guère. Les rares maisons rencontrées ferment tout à double tour. Je finis par trouver un hangar agricole qui m’offre tout le confort, plus loin une pause pipi un peu abritée dans les bois et à 6km de l’arrivée, alors qu’il vient de s’arrêter de pleuvoir, une aire de picnic où j’arrive à peu près à me poser au sec! J’avais aussi prévu une étape plus courte en m’arrêtant au camping, mais le temps m’a refroidie. (En plus, je me suis aperçu que c’était un camping naturiste, je comprends mieux pourquoi il n’était pas répertorié dans le guide du pelerin consulté hier à l’étape). Mais le pire, c’est que le chemin semble peu emprunté, les herbes montent très haut – mi-cuisses – ralentissant le pas, masquant trous, racines et flaques. Et elles sont gorgées d’eau. Très vite mes chaussures sont trempé. Le flic floc m’accompagnera toute la journée. Aux pauses j’essore les chaussettes… mais il faudrait le faire en permanence. Je redoute les ampoules et petits bobos, la peau ramollie frottant sur les chaussettes. Mais la paire « double peau » spéciale anti-ampoule fait merveille. Je me dis que c’était une erreur de me priver des guêtres de marche. J’ai fait le choix de chaussures tiges basses, plus légères et qui laissent plus de liberté de mouvement aux chevilles. Le problème, c’est qu’elle prennent plus vite l’eau.

J’arrive enfin à Larochemillay. Joli village, par contre pas un commerce. Si y’en a qui sont tentés par l’ouverture d’un lieu multiservices… Bonne surprise pour le gîte municipal à 14€ la nuit : chambre solo avec sallede bain privative. ( si ça continue comme ça, je vais finir par dormir dans un château et on me paiera pour!).

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 15. Vendredi 4 juin : Bourbon Lancy – Issy l’évêque

Je quitte les voies vertes pour les GR, le GR 3 (celui de la Loire) puis le GR 13 qui traverse le Morvan, et qui est aussi un chemin de Compostelle, de Vezelay au Puy-en-Velay. Je ne choisis pas le chemin le plus court – j’aurai pu rester sur le bord de Loire jusqu’à Orléans – ni le plus plat. Mais j’avais envie de traverser le Morvan et retrouver Vezelay.

Ça commence vite à grimper. Je prends la direction du signal du Mont… normalement, j’aurais du contourner la colline… mais je suis d’humeur joueuse, et un monsieur rencontré plus bas me vante le point de vue et m’explique le rôle stratégique du lieu pendant la dernière guerre, avec l’installation des batteries anti-aeriennes. Effectivement, d’en haut de la tour, vision à 360°. Je dommine un bonne partie du parcours fait et découvre le Morvan. Dommage que le temps soit couvert.

Il fait très chaud. Entre montées et descentes, routes et chemins j’avance, bientôt talonnée par l’orage… du coup j’accélère le pas et réduis les pauses, ce qui n’est pas une bonne chose. Une petite tendinite sur le coup de pied droit se réveille.

Première averse en arrivant à Issy l’Evèque. J’ai le choix entre le camping ou l’accueil pèlerins. Vu le temps, j’opte pour ce dernier. Je serai à l’abri pour la nuit… pour 15€. Rien à redire…

Au dessus, quelques vues du village avec son église St Jacques et le jardin des simples derrière mon logement… et dessous, le gite que j’ai finalement pour moi seule… Conclusion de cette fin d’étape, je retrouve de bonne sensation de marche dans les côtes, alors que la traversée du sud Beaujolais avait été éprouvante… mais il va falloir être prudente avec cette petite tendinite : boire beaucoup, faire des pauses fréquentes et des étapes pas trop longues, ce qui risque d’être le plus difficile vu les conditions climatiques annoncées, si je veux trouver des abris durs…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 14. Jeudi 3 juin : repos bien mérité

Je m’offre une journée de pause : le camping est sympa – au bord du plan d’eau du Brésil et la ville aussi – truffée d’espaces verts, avec un petit centre moyenâgeux. Une ville de cure. Déjà aperçu lorsque nous avions remonté la Loire à vélo. Donc, au programme : détente, farniente, balade sans sac à dos, lessive, courses…. pour les photos de la ville, regarder le jeu « où suis-je ».

Et pour ne pas oublier où je vais, le St Michel de l’église du Sacré Cœur

Le soir, de nouveau une soirée commune avec deux cyclotouristes qui partent en Bretagne. C’est chouette tous ces échanges.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 13. Mercredi 2 juin : Digoin – Bourbon-Lancy

Une étape de fou : 33km (bon d’accord c’est plat, mais quand même). En fait j’avais prévu de arrêter à Diou, mais le camping était déprimant, il n’était que 14h et regonflée à bloc par mes retrouvailles avec mon mari – par les 2-3 trucs que je lui laisse pour allèger mon sac et par les 3 courtes étapes précédentes – j’étais pleine d’énergie.

Les quelques moments marquants en photos

Arrivée à St Aubin, ça commence à tirer, il reste 8 km… je ralentis le rythme. Je chemine tranquillement avec un curiste venu faire une randonnée…nous discutons de parcours communs : Compostelle, Stevenson… j’oublie la fatigue jusqu’à ce que nos chemins divergent. Les pauses deviennent plus nombreuses. J’arrive enfin à Bourbon-Lancy. Mais le camping à changer de place, je suis allée trop loin!… 2km de plus.

Enfin ! Tente plantée, douche prise, je fait la connaissance de mes voisins de tente. Une cycliste que j’ai croisée plusieurs fois! (Elle profite : pause à l’ombre et détour gastronomique) ancienne kayakiste-guide…ça match tout de suite… et deux cyclotouristes qui partent pour 1 mois de parcourt… Nous improvisons un repas, échangeons nos expériences de voyageurs… parlons de la vie, d’humanité. J’ai retrouvé l’esprit du chemin de Compostelle… Une très belle soirée.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 12. Mardi 1 juin : Paray le Monial – Digoin

Etape ultra courte : 12 km. Mais je rejoins mon compagnon et je veux profiter de ce bout de journée avec lui. Je chemine entre le canal du centre et la Bourbince. Une cigogne me survole, narquoise et trop rapide pour que je l’immortalise… tout est tranquil et plat, ponctué par les écluses.

Je m’étonne de ne pas voir de bateaux, j’en découvre la raison en arrivant à Digoin : la VNF (Voies Navigables de France) drague le canal ! C’est intéressant de les voir travailler… des machines qui creusent, des machines qui coupent, des machines qui font splach, des machines qui ramassent… Heureusement pour vous, vous n’avez pas l’odeur!

Petit restau avec mon compagnon, je célèbre le Charolais! Puis visite du Pont canal qui enjambe la Loire. Je souhait retourner à l’écomusée de l’observatoire que j’avais adoré lorsque nous avons fait la descente en kayak… malheureusement il est fermé le mardi, vraiment dommage… le reste de la journée étant strictement privée, la visite s’arrête donc là messieurs-dames…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 11. Lundi 31 mai : Montceau l’étoile – Paray le Monial

Je triche un peu beaucoup (15km?) sur mon redémarrage puisque qu’on le dépose à hauteur de Montceau l’étoile, sur la Véloire. J’apprecie ces deux étapes allégées, regrettant que ce ne soit pas mon sac qui s’allège.

Rien de bien remarquable sur le trajet, c’est interminablement plat et droit, mais pas laid…. juste un aéroport, un troupeau d’ânes et un morceau de poésie pour égayer le paysage. Pas vue la Loire aujourd’hui.

J’arrive tôt au camping (là encore, pas grand monde, de l’ombre et des patrons sympas) ce qui me permet d’aller visiter la ville et faire quelques courses en empruntant la coulée verte, qui longe la Bourbince. La visite a été rapide, les rues sont en travaux et ce n’était pas très agréable.

Ce soir je ne vais,pas faire long feu, la fatigue est là, mais pas les amis et sous la tente, pas grand chose à faire.

Table de picnic de compétition au camping, avec chargeur intégré !

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 9. Samedi 29 mai : Bourg de Thizy – Charlieu

Une étape dont je ne suis pas peu fière: 26 km (bon pas beaucoup de dénivelé et surtout de la route). A part ça, rien de bien remarquable.

La fatigue est là… et à chaque grimpette je me demande si je ne vais pas laisser tomber. Je ne me souviens pas de sentiment sur Compostelle, alors que le dénivelé était plus fort. Mais pour Compostelle j’étais moins chargée, je m’étais mieux préparée, je faisais des journée off plus fréquemment… et j’avais une dizaine d’année de moins. Je sais qu’il faut que je m’accorde une petite pause. Ce sera fait à Digoin où mon cher et tendre vient me rejoindre. Une journée off avant le Morvans qui s’annoncera bientôt.

Enfin je sors la tente! Au camping municipal de Charlieu au bord du Sornin. C’est un jeune couple charmant qui vient de reprendre la gérance. Tout confort, bar snac et tables sous les grands arbres. J’ai l’embarras du chois pour l’emplacement…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 8. Vendredi 28 mai : Les Sauvages – Bourg de Thizy

Je suis raccompagnée aux Sauvages par un membre de la famille qui part travailler dans cette direction et sur leurs conseils avisés de randonneurs, je rejoins bien plus efficacement Amplepuis que ne me le proposait ma trace GPS.

Petit aperçu de la journée

Tiens, un repére de princes charmants qui m’interpellent à qui mieux mieux. Mais quand je m’approche, les lâches s’enfuient. Ha non, y’en reste un..

Nouvelle déconvenue en arrivant à Thizy, le camping municipal n’est plus…. et je n’ai plus le courage de chercher un lieu de bivouac… j’opte pour un hôtel. Ne me dites pas que je trimballe tout le matériel de camping pour rien! J’espère que cette nuit sera plus réparatrice que la dernière où quelques douleures musculaires m’ont tenues réveillée.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 7. Jeudi 27 mai : St Romain de Popey – Les Sauvages

Départ champêtre. Je croise quelques animaux sympathiques dans un décor verdoyant. Chevaux, vaches, moutons, couleuvre à nouveau… même un écureuil qui se précipite vers moi, s’arrête tout proche et se lisse les moustaches… mais quand je sors mon appareil photo, m’informe qu’il ne souhaite pas apparaître sur les réseaux sociaux.

Parfois le chemin est bien tracé, parfois juste une sente qui fait douter…

Un échangeur et un péage plus loin…

Nouvel incohérence de la trace télécharger qui me fais passer par une zone d’entrepôts, escalader une muret pour emprunter la RN7, entre Pontcharra et Tarare, qui est juste une voie ultra-rapide, sans espace piéton ici. Un chauffeur-randonneur qui monte dans son camion, me sent perdue et m’indique un sentier au dessus de la RN7. Je vais cheminer une bonne partie de la matinée entre autoroute, RN7 très roulante et voie ferrée. Moi qui croyais en avoir fini avec les bruits de circulation en quittant l’agglomération lyonnaise! Mais au moins je ne suis pas morte écrasée…

Bonne grimpette à la sortie de Tarare pour arriver au lieu de pèlerinage de notre Dame de La Roche.

Je redescend sur Les Sauvages, beau point de vue, mais moins magique que ceux sur le chemin de Compostelle après le Puy… Quelques courses au village pour ne pas arriver les mains vides chez les amis de mes amis, qui déviennent aussi les miens, puisqu’ils m’accueillent si gentiment ce soir. Je termine en stop, car l’étape à été dure, j’avais prévu de m’arrêter aux Sauvages, et je calcule à la louche qu’il reste encore 8km par les chemins (l’épiciere me déconseille la route, trop dangereuse)… Embarquée aussitôt ou presque par un automobiliste compatissant qui randonne aussi, et qui fait un petit détour pour me déposer au pied de la maison. La journée se termine par une belle rencontre avec la famille – et les chats – qui m’accueillent. Décidément, je suis gâtée.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 6. Mercredi 26 mai : La Tour de Salvagny – St Romain de Popey

Une grosse étape mais un sac léger puisque j’ai laissé mes affaires chez les amis. Retour à mon point d’arrivée d’hier. Une étape encore plus vallonnée qu’hier. Sur les conseils de ma cocopine, je fais un détours par le couvent de la Tourette, œuvre de Le Corbusier. Étonnant dans cet écran de verdure, mais ça n’est pas franchement ma tasse de thé.

Je suis plus intriguée par ce petit édifice decouvert dans le parc

Dans les rencontres divers, une belle couleuvre qui m’a fait sursauter et un paon qui me criaille du haut d’un mur. Mais ni l’une, ni l’autre n’ont attendu que je sorte mon appareil photo.

Fin d’étape tranquille avec le soleil et les viaducs des monts du lyonnais. Retour chez les amis qui m’hébergent pour une soirée chaleureuse.