Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 19. Mardi 8 juin : Athez (Anost)- début du lac des Settons (oui, il est long!)

Une étape agréable, variée où j’ai pris des libertés avec le tracé… et qui commence avec le soleil et ⁰un super petit-déjeuner apporté par Miss Tartine, qui gagne à être connue. Ancienne travailleuse sociale qui perdait le sens de sa mission, elle passe un CAP de boulangerie, investit dans un camion, l’équipe d’un mélangeur ( pour pétrir) et d’un four de cuisson et devient boulangère itinérante. Elle cherche une zone rurale désertifiée. Un ami lui vante le Morvan… et elle s’y installe. Le petit déjeuner est parfait, pain bio au levain à volonté (2 sortes, s’il vous plaît !), pain au chocolat, confiture maison, beurre, jus de pomme… me voilà prête à affronter la journée.

Un peu plus loin je rencontre un couple de pèlerins en route pour Assise. Echange de bons procédés : je leur fais part des difficultés pour les gorges de la Canche. Ils me signalent que la partie du GR13 entre La Chaise et le lac des Settons est déconseillée à cause du niveau d’eau. On discute un moment des randonnées déjà faites, Compostelle,  Stevenson… et Ultra. Anost, c’est la folie : épicerie, bar, restau, boucherie… mais le distributeur vide, pas grave, j’ai de quoi… picnic en hauteur après avoir dévalisé le charcutier (enfin, pas vraiment, parceque c’est qui qui porte…). Encore un randonneur, avec son chien qui porte ses croquettes et son eau dans un sac spécial chien…( ben, qu’est-ce qui se passe ? 3 le même jour! C’est beaucoup…). Le maître se plaind de son sac qui fait 13kg, il est à son deuxième jour et n’envisage pas de faire plus de 15km avec ce poids « surtout que ça monte et ça descend sans arrêt! » (quoi, un jeune et vigoureux gaillard comme lui!). La presque vieille et faible femme que je suis le rassure « Avec le temps, ça va de mieux en mieux. »

Arrivée au lac des Settons je m’arrête au premier camping. Joli, ombragé… personne à  l’accueil. Je trouve enfin le propriétaire en train d’entretenir le lieu… il est évasif… oui, j’ai qu’à m’installer où je veux, oui il fait épicerie-bar et je pourrais sans doute manger ce soir… mais impossible d’en savoir plus sur quoi et à quelle heure, je plante la tente, pars prendre ma douche et en revenant, les pompiers sont là et embarquent le bonhomme qui vient de faire un malaise… j’espère que ce n’est pas à cause de moi… bon, pour le repas du soir, je me renseigne auprès d’une dame en camping-car. L’épicerie est à 6,5km… »heu là, ça va pas être possible après les 23 que je viens de faire ». « Ah mais vous êtes à pied… comme ma fille qui a fait Compostelle… du coup, elle revient me voir pour me donner 1 🍎, 1 🍌 et 1 🎂 (mais pas d’anniversaire). Elle m’a même mis un Schweppes dans le sac, mais c’est pas top mon truc… trop gentille, ça fait du bien de rencontrer des belles personnes… et on en trouve plein quand on met le nez hors de chez soi… allez sur ces bonnes paroles, fin de la journée.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 18. Lundi 7 juin : Glux en Glenne – Athez (Anost)

Et c’est parti, sous le ciel gris, pour attaquer le plus haut sommet du Morvant : le Haut Folin : 901m… mais c’est beaucoup plus facile que pour le Mt Beauvray cat je pars de plus haut, je n’ai que 127m de vraie grimpette, une bagatelle ! Je vais cheminer toute la journée dans les bois, accompagnée par la musique des tronçonneuses et des débardeuses. Je passe à côté des sources de l’Yonne. Il fut un temps où les troncs étaient jetés dans cette rivière. Chaque propriétaire apposant sa marque sur le bois, et il était livré ainsi à Paris pour le chauffage (tout le monde sait que l’Yonne est un affluent de la Seine…).

Bon, les forêts j’aime bien, odeur d’humus, de résineux… mais au bout de quelques heures (sans compter les journées précédentes) les bois, ça lasse… surtout depuis qu’il n’y a plus de loup pour faire la causette… je fais bien quelques rencontres étonnantes…

Je commence à me rejouire, dans quelques centaines de mètres, je vais attaquer les gorges de la Canche. Cheminer le long d’une rivière vive va me ressourcer. Mais voilà qu’un huluberlu à gros sac à dos avec un pantalon tout boueux arrive face à moi et m’interpelle un peu énervé. « Vous suivez le GR13? Faut absolument éviter ce morceau, ils sont complètement dingues de faire passer les pèlerins avec des gros sacs à dos par là, c’est très dangereux, j’ai même dû faire de l’escalade, à plusieurs avec des cordes, peut-être mais sinon c’est trop risqué. J’ai failli faire demi tour. Prenez la route… » J’ai failli lui demander si il avait bien suivi le sentier balisé, mais vu son état et le gros GPS qu’il a scotché au bras, je me suis retenue. Petit coup d’œil au mien de GPS pour constater que la route ne me fait pas faire un gros détour… je choisie la prudence. La responsable du gîte à l’arrivée me confirme que j’ai bien fait, la rivière est gonflée par un mois de pluie, faisant sans doute glisser des blocs rocheux. Le niveau de l’eau est trop haut pour ne pas rendre le sentier dangereux.

Pas un bled, personne, encore de la forêt et je finis par une interminable descente technique avec boue, cailloux qui glissent sous les chaussures et racines traîtresse… ça demande une concentration qui, après 22 km, m’épuise totalement… Et pour couronner le tout, pas d’approvisionnement possible au bled (très peu de reseau, pas de 4G, et pas de WiFi non plus – vous n’aurez pas le compte-rendu ce soir). Il va falloir parler des difficultés liées à la désertification des campagnes en général, et de surcroît quand on trace des sentiers de randonnées aux long cours… mais bon, y’a un gîte municipal (l’ancienne école), et c’est pas si mal. Mais j’épuise mes dernières réserves (3 jours sans épicerie)… Demain à Anost, des commerces ! Et pour le petit-déjeuner, je peux compter sur « Miss Tartine » qui habite juste au dessus. Et qui fait des petits déjeuners pour 6 €. La vie est belle !

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 17. Dimanche 6 juin : Larochemillay – Glux en Glenne

Mon étape préférée, jusque là. Je quitte Larochemillay sachant que m’attend une partie les plus dure de mon parcourt : l’ascension du Mont Beuvray (Bibracte pour les celtisants). Je pars, c’est pas qu’il pleut, mais il mouille… bref je suis dans le Morvan. A la fois je me dis que pour grimper, c’est pas plus mal. Pour ceux qui randonnent ou qui savent lire les courbes de niveaux… 444m en moins de 5km, c’est pas les Alpes, mais ça grimpouille. Avec 13kg sur le dos… et ça passe.

Et plaisir total en haut. Un truc de dingue, je gambade sur le site… je rencontre des adeptes de la marche pieds nus, pour un peu, je ferai pareil (sauf que j’ai le sac à dos et quelques bobos aux pieds). Je me dis même qu’il faut que je me calme si je veux finir l’étape. Je me promets de revenir tellement il y a à voir, à découvrir… Bref, un coup de cœur, et vu le temps, presque personne.

Je me dirige ensuite vers le musée pour une petite visite, et enfin en deux temps trois mouvements vers Glux en Glenne (village le plus haut du Morvan) où je suis accueillie au gîte du Mont Beuvray, par un jeune couple qui monte en parallèle un lieu d’hébergements insolites sous le nom de Domaine de Fangorn… et là ça me fait tilt… qui peut me dire à quoi ça fait référence (ah non, vous avez pas le droit à internet!)? J’ai trouvé tout de suite, ils étaient contents, c’est rare que les gens saisissent la référence. 27€ (tarif pèlerin) rien à redire. Pour le repas, obligée d’aller à l’auberge du coin car pas de lieu de ravitaillement depuis 2 jours, et j’ai épuisé mes réserves! Cuisine délicieuse, et à côté de moi, un autre randonneur du gîte vient manger, qui chante, connait Leprest, un peu Gégé, et va à Barjac. Dingue. Une belle journée.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 16. Samedi 5 juin : Issy l’évêque – Larochemillay

Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin.    En Bretagne il ne ne pleut que sur les cons, dans le Morvan, il pleut sur tout le monde. Bref, vous aurez compris, une journée de pluie, ce qui fait le bonheur de certains…

J’essaie tout de même de profiter un peu du paysage. Pas facile, dommage, ça semble être une très belle étape. A cause de toute cette eaux, peu de photos.

Alors moi qui m’étais promis de ralentir le pas, de faire des pauses plus fréquentes, de étapes plus courtes… c’est tout raté : 30,5 km, 7h30 de marche et mon GPS m’annonce 2605 m de dénivelé positif, mais là, j’ai du mal à le croire, même si ça monte et descent beaucoup. Pourquoi je n’est pas tenu mes engagements : parcequ’il pleut beaucoup. Impossible de faire une halte sans abri. Et des abris y’en à guère. Les rares maisons rencontrées ferment tout à double tour. Je finis par trouver un hangar agricole qui m’offre tout le confort, plus loin une pause pipi un peu abritée dans les bois et à 6km de l’arrivée, alors qu’il vient de s’arrêter de pleuvoir, une aire de picnic où j’arrive à peu près à me poser au sec! J’avais aussi prévu une étape plus courte en m’arrêtant au camping, mais le temps m’a refroidie. (En plus, je me suis aperçu que c’était un camping naturiste, je comprends mieux pourquoi il n’était pas répertorié dans le guide du pelerin consulté hier à l’étape). Mais le pire, c’est que le chemin semble peu emprunté, les herbes montent très haut – mi-cuisses – ralentissant le pas, masquant trous, racines et flaques. Et elles sont gorgées d’eau. Très vite mes chaussures sont trempé. Le flic floc m’accompagnera toute la journée. Aux pauses j’essore les chaussettes… mais il faudrait le faire en permanence. Je redoute les ampoules et petits bobos, la peau ramollie frottant sur les chaussettes. Mais la paire « double peau » spéciale anti-ampoule fait merveille. Je me dis que c’était une erreur de me priver des guêtres de marche. J’ai fait le choix de chaussures tiges basses, plus légères et qui laissent plus de liberté de mouvement aux chevilles. Le problème, c’est qu’elle prennent plus vite l’eau.

J’arrive enfin à Larochemillay. Joli village, par contre pas un commerce. Si y’en a qui sont tentés par l’ouverture d’un lieu multiservices… Bonne surprise pour le gîte municipal à 14€ la nuit : chambre solo avec sallede bain privative. ( si ça continue comme ça, je vais finir par dormir dans un château et on me paiera pour!).

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 15. Vendredi 4 juin : Bourbon Lancy – Issy l’évêque

Je quitte les voies vertes pour les GR, le GR 3 (celui de la Loire) puis le GR 13 qui traverse le Morvan, et qui est aussi un chemin de Compostelle, de Vezelay au Puy-en-Velay. Je ne choisis pas le chemin le plus court – j’aurai pu rester sur le bord de Loire jusqu’à Orléans – ni le plus plat. Mais j’avais envie de traverser le Morvan et retrouver Vezelay.

Ça commence vite à grimper. Je prends la direction du signal du Mont… normalement, j’aurais du contourner la colline… mais je suis d’humeur joueuse, et un monsieur rencontré plus bas me vante le point de vue et m’explique le rôle stratégique du lieu pendant la dernière guerre, avec l’installation des batteries anti-aeriennes. Effectivement, d’en haut de la tour, vision à 360°. Je dommine un bonne partie du parcours fait et découvre le Morvan. Dommage que le temps soit couvert.

Il fait très chaud. Entre montées et descentes, routes et chemins j’avance, bientôt talonnée par l’orage… du coup j’accélère le pas et réduis les pauses, ce qui n’est pas une bonne chose. Une petite tendinite sur le coup de pied droit se réveille.

Première averse en arrivant à Issy l’Evèque. J’ai le choix entre le camping ou l’accueil pèlerins. Vu le temps, j’opte pour ce dernier. Je serai à l’abri pour la nuit… pour 15€. Rien à redire…

Au dessus, quelques vues du village avec son église St Jacques et le jardin des simples derrière mon logement… et dessous, le gite que j’ai finalement pour moi seule… Conclusion de cette fin d’étape, je retrouve de bonne sensation de marche dans les côtes, alors que la traversée du sud Beaujolais avait été éprouvante… mais il va falloir être prudente avec cette petite tendinite : boire beaucoup, faire des pauses fréquentes et des étapes pas trop longues, ce qui risque d’être le plus difficile vu les conditions climatiques annoncées, si je veux trouver des abris durs…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 14. Jeudi 3 juin : repos bien mérité

Je m’offre une journée de pause : le camping est sympa – au bord du plan d’eau du Brésil et la ville aussi – truffée d’espaces verts, avec un petit centre moyenâgeux. Une ville de cure. Déjà aperçu lorsque nous avions remonté la Loire à vélo. Donc, au programme : détente, farniente, balade sans sac à dos, lessive, courses…. pour les photos de la ville, regarder le jeu « où suis-je ».

Et pour ne pas oublier où je vais, le St Michel de l’église du Sacré Cœur

Le soir, de nouveau une soirée commune avec deux cyclotouristes qui partent en Bretagne. C’est chouette tous ces échanges.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 13. Mercredi 2 juin : Digoin – Bourbon-Lancy

Une étape de fou : 33km (bon d’accord c’est plat, mais quand même). En fait j’avais prévu de arrêter à Diou, mais le camping était déprimant, il n’était que 14h et regonflée à bloc par mes retrouvailles avec mon mari – par les 2-3 trucs que je lui laisse pour allèger mon sac et par les 3 courtes étapes précédentes – j’étais pleine d’énergie.

Les quelques moments marquants en photos

Arrivée à St Aubin, ça commence à tirer, il reste 8 km… je ralentis le rythme. Je chemine tranquillement avec un curiste venu faire une randonnée…nous discutons de parcours communs : Compostelle, Stevenson… j’oublie la fatigue jusqu’à ce que nos chemins divergent. Les pauses deviennent plus nombreuses. J’arrive enfin à Bourbon-Lancy. Mais le camping à changer de place, je suis allée trop loin!… 2km de plus.

Enfin ! Tente plantée, douche prise, je fait la connaissance de mes voisins de tente. Une cycliste que j’ai croisée plusieurs fois! (Elle profite : pause à l’ombre et détour gastronomique) ancienne kayakiste-guide…ça match tout de suite… et deux cyclotouristes qui partent pour 1 mois de parcourt… Nous improvisons un repas, échangeons nos expériences de voyageurs… parlons de la vie, d’humanité. J’ai retrouvé l’esprit du chemin de Compostelle… Une très belle soirée.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 12. Mardi 1 juin : Paray le Monial – Digoin

Etape ultra courte : 12 km. Mais je rejoins mon compagnon et je veux profiter de ce bout de journée avec lui. Je chemine entre le canal du centre et la Bourbince. Une cigogne me survole, narquoise et trop rapide pour que je l’immortalise… tout est tranquil et plat, ponctué par les écluses.

Je m’étonne de ne pas voir de bateaux, j’en découvre la raison en arrivant à Digoin : la VNF (Voies Navigables de France) drague le canal ! C’est intéressant de les voir travailler… des machines qui creusent, des machines qui coupent, des machines qui font splach, des machines qui ramassent… Heureusement pour vous, vous n’avez pas l’odeur!

Petit restau avec mon compagnon, je célèbre le Charolais! Puis visite du Pont canal qui enjambe la Loire. Je souhait retourner à l’écomusée de l’observatoire que j’avais adoré lorsque nous avons fait la descente en kayak… malheureusement il est fermé le mardi, vraiment dommage… le reste de la journée étant strictement privée, la visite s’arrête donc là messieurs-dames…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 11. Lundi 31 mai : Montceau l’étoile – Paray le Monial

Je triche un peu beaucoup (15km?) sur mon redémarrage puisque qu’on le dépose à hauteur de Montceau l’étoile, sur la Véloire. J’apprecie ces deux étapes allégées, regrettant que ce ne soit pas mon sac qui s’allège.

Rien de bien remarquable sur le trajet, c’est interminablement plat et droit, mais pas laid…. juste un aéroport, un troupeau d’ânes et un morceau de poésie pour égayer le paysage. Pas vue la Loire aujourd’hui.

J’arrive tôt au camping (là encore, pas grand monde, de l’ombre et des patrons sympas) ce qui me permet d’aller visiter la ville et faire quelques courses en empruntant la coulée verte, qui longe la Bourbince. La visite a été rapide, les rues sont en travaux et ce n’était pas très agréable.

Ce soir je ne vais,pas faire long feu, la fatigue est là, mais pas les amis et sous la tente, pas grand chose à faire.

Table de picnic de compétition au camping, avec chargeur intégré !