Direction le Mont Saint Michel : saison 1 – 4eme épisode. Lundi 24 mai : Givors – Lyon

La sortie de Givors était un peu déprimante mais plus variée qu’une Via Rhôna en alternant usines, entrepôts et tristes pavillons, me laissait craindre le pire pour la suite. J’imaginais une longue étape semblable sur les 25 km jusqu’à Lyon.

Et bien non, après le sentier serpente entre lônes et îles, au point que j’étais sur le point de rebrousser chemin quand le Rhône, particulièrement haut en cette saison, a pris possession du chemin. A l’instinct – et un peu aussi grâce à mon super GPS de rando – j’ai trouvé une sente qui m’a permis de retrouver le chemin sec quelques centaines de maître plus loin, m’evitant ainsi un super détour… un peu d’aventure ne nuit pas. Tout cela accompagné par le chant des grenouilles et des oiseaux. Je ne pensais pas que la banlieue lyonnaise possédait de tels trésors.

Après cette parenthèse enchantée, l’arrivée sur Pierre-Benite me déprime autant que le démarrage de la journée, la fatigue, la pluie, et pas un endroit où me poser en plus. Je fini dans un abri bus qui arrive à peine à me protéger d’une violente averse, et là, coup de folie, je me jette dans le premier bus pour Confluence. Je gagne ainsi trois kilomètres, un bon abris et un siège confortable.

Quand je descend du bus, la pluie s’est calmée, je rejoins le bassin nautique de Confluence où je retrouve ma cousine… ce soir encore, je dormirai à l’abri et passerai une soirée en agréable compagnie.

Direction le Mont Saint Michel : saison 1 – 3eme épisode. Dimanche 23 mai : Condrieu – Givors

Une belle journée ensoleillée mais qui commence par une petite galère : panne de mon chargeur. Mais là encore, ma soeur-ange-gardien me conduit d’un coup de carrosse magique au Carrefour le plus proche où je bénéficie même d’une réduction de 30% sur la marque dont j’ai besoin… contente que l’incident ne soit pas arrivé au milieu du Morvans.

Je reprens mon périple là où je m’étais arrêtée hier, accompagnée par ma soeur sur la première moitié.

Le sentier d’observation de zone protégée est agréable. Nous longeons l’île du beurre, sautons sur l’île de la chèvre. Mais nous n’observons pas beaucoup : beaucoup de monde sur la Via Rhôna et pas beaucoup de temps puisque nous partons un peu tard.

Je repars seule l’après-midi, et le resterai pour la journée. Et là 2ème petite galère : l’hébergement sur Givors contacté la veille ne peux finalement pas me recevoir, la zone de Givors n’est pas franchement propice au camping sauvage, j’opte donc pour un hôtel… Mon budget va en prendre un coup mais je n’ai pas vraiment le choix.

Petite alerte dans l’après-midi avec une douleur à la hanche et au genoux droit. Je marche avec un sac très chargé et il faut que j’apprenne à faire des pauses plus fréquentes. Je m’arrête donc et fait la rencontre d’une petite dame que la vie de nomade tenterai bien « pour découvrir le monde et rencontrer les autres, mais à mon âge et avec ma hanche qui vont me changer… ». Requinquée par cette pause, j’arrive à l’hôtel, contente d’être à la fin de cette étape. Celle de demain sera plus longue, : c’est à Lyon , chez ma cousine que je dors!

Direction le Mont Saint Michel : saison 1 – 2eme épisode. Samedi 22 mai : Serrières-Condrieu

Endormie hier soir par l’eau tambourinant une berceuse sur le toit de la véranda (j’étais contente d’être dans une maison en dur cette nuit), je me suis réveillée en saluant le soleil qui allait m’accompagner toute la journée.

Ma soeur m’accompagne sur la première partie de la randonnée du jour.

Charmant début qui nous entraine sur le haut de Serrieres pour admirer de belle maisons moyenageuses, puis une vue plongeante sur le Rhône. On poursuit dans les sous bois avec un sentier qui joue à saute-mouton avec les ruisseaux bien remplis par l’eau tombée la nuit.

Nous partageons le picnic arrivées à St Pierre de Bœuf et chacune repart de son côté. La suite de mon parcourt est à nouveau plat, monotone et contraste avec le charmant sentier du matin. Une randonnée au long cours n’est pas toujours une partie de plaisir!

Heureusement, un petit moment de poésie avec cette vue sur Château Grillet. Les amateurs de vin apprécieront.

La traversée de Condrieu par les quais est très sympathique. Je rejoins ma soeur, venue gentiment me récupérer en voiture pour me ramener chez elle. J’ai ainsi pu marcher léger aujourd’hui et je profite à nouveau d’une nuit confortable.

Direction le Mont Saint Michel : saison 1 – premier épisode. Vendredi 21 mai Sarras – Serrière

Ça y est, c’est parti pour une nouvelle aventure !

Cette fin de matinée, mon compagnon m’a déposée à Sarras (j’avais fait précédemment l’étape Tournon – Sarras dans mes rares entraînements).

En route pour les 18km de où j’emprunte à rebours le chemin de Compostelle qui conduit de Lyon à Arles. Il évite la Via Rhôna trop goudronnée au profit de chemins agricoles. C’est plat…. parfois de belles ouvertures vers le Rhône qui file lui vers le sud avec beaucoup de vigueur.

Le balisage du chemin de Compostelle

Je paie le manque d’entraînement et les 14 kg (eau et nourriture comprises) du sac se font sentir. Bien que mathématiquement il s’allège au cours des pauses, mon ressenti est bien différent. Je me suis toujours défier des mathématiques qui finalement ont peu à voir avec la réalité, je m’en rends bien compte.

Mais pourquoi un sac si lourd… parceque sur mon parcourt, je vais souvent devoir être en autonomie… le pèlerinage du Mont St Michel ne bénéficie pas de la belle organisation des chemins de Compostelle. Ce qui implique : une tente, un matelas, duvet, réchaud, un peu d’huile et de vinaigre. Mais pour ce soir, luxe, une maison et un vrai lit : c’est chez ma soeur que je suis hébergée !

En chemin, à Champagne, la pile restante du bac à traille qui permettait autrefois de traverser le Rhône. L’église vaut aussi une visite, que j’avais déjà faite…

L’arrivée à Serrière, je l’arrose avec un demi en terrasse, mon premier depuis si longtemps (foutu COVID)… le bonheur !

Vous voulez faire le chemin de Compostelle en hiver ?

Quelle est la meilleure saison pour « faire Compostelle » ?

Y’en a pas! Encore que….

Vous voulez faire le chemin de Compostelle en hiver ? Allez d’abord jeter un coup d’œil sur le profil Facebook suivant : Mahdi du Camino

https://www.facebook.com/mahdi.ducamino?

Vous déciderez après…

Bon moi, je vais aller me prendre un bon chocolat chaud.

OPEN CANOË FESTIVAL

Ouuuuiiiii !

C’est parti ! depuis le temps que j’en rêvais…. Cette année je participe. Bon, la descente de la Drôme je l’ai déjà faite (en kayak) j’habite à côté… Mais ce que j’attend avec impatience c’est la participation aux activités… le problème c’est que je ne sais pas lesquelles choisir.

Un petit aperçu des ateliers proposés :

  • Cuisine plein air.
  • Premiers secours en rivière.
  • Gainage et posture en canoë.
  • Yoga et respiration.
  • Technique et sécurité canoë : intermédiaires et avancés.
  • Atelier canoë pour parfaits débutants.
  • Atelier canoë pour niveaux intermédiaires.
  • Atelier canoë experts (eaux vives classe 3).
  • Bivouac / campement / matos camping.
  • Organiser un voyage en canoë.
  • « Bachologie » : l’art et la manière d’utiliser une bâche (tarp).
  • Faune et flore de la rivière Drôme.
  • Stage kayak enfants.
  • Relaxation.
  • Vidéo et photo en rivière.
  • Canoë baroud.
  • Pêche en canoë.
  • Gestion de l’énérgie en bivouac : batteries, panneaux solaires…
  • Camping sans trace / Leave No Trace.
  • Gestion de groupe (leadership).

Plutôt sympa non?

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette rencontre très festive, c’est par ici  http://www.opencanoefestival.com/

 

Ma première randonnée itinérante : le tour du Mont Blanc

Pour ma première expérience en matière de randonnée itinérante en autonomie, j’avais 14 ans. Des amis de mes parents, connaissant mon goût pour la marche, m’ont proposé de m’emmener faire le tour du Mont Blanc en 9 jours. J’étais excitée comme un cabri (l’image me parait plus appropriée que « comme une puce ») à l’idée de vivre une telle aventure.

Alors a commencé la course au matériel : il me fallait des chaussures adaptées à la montagne, un sac à dos assez grand, un duvet… Les grandes enseignes du sport n’avaient pas alors pignon sur rue. Et mes parents ne voulant pas investir des sommes astronomiques dans ce qui n’était peut-être qu’une lubie, mon équipement fut des plus hétéroclites.

Des chaussures en cuir prêtées par une connaissance et des chaussettes en laine tricotées par ma grand-mère. Le sac à dos de l’armée de mon père, dans lequel j’ai fourré une couverture, également de l’armée pour compenser la faible capacité d’isolation d’un duvet synthétique, un jean de rechange et des tee-shirts en coton, pull en laine, k-way, tapis de sol, gourde de l’armée (et oui, mon père était militaire…). Évidement tout cela n’était pas très compressible et pendouillait un peu partout. Mais j’étais très fière de ma tenue d’aventurière et prête à conquérir le monde.

Ah la belle inconscience de la jeunesse !

J’ai très vite compris que, malgré les éloges paternels sur la résistance du matériel militaire, l’armée n’avait jamais œuvré au confort de ses troufions et à la légèreté de son équipement… Au bout de quelques jours, je me suis retrouvée avec la peau à vif à l’endroit où l’armature en fer/cuir du sac frottait sur le bas de mon dos. Frottement amplifié par l’absence de ceinture au niveau des hanches. J’avais également les épaules en compote et un léger mal de dos.

Le jean (sans élasthanne) gênait l’amplitude de mes mouvements, rajoutant une force contraire à mon élévation tant physique que spirituelle. Le tee-shirt en coton, trempé aux premières sueurs, me glaçait délicieusement dès la pause. La nuit la couverture glissait sur le nylon du sac de couchage qui n’offrait plus de protection contre les nuits glaciales sous la tente en altitude. Le rhume qui s’en suivit n’a pas facilité ma capacité à l’effort lors des longues ascensions.

Quant aux chaussures, adaptées aux pieds de la précédente propriétaire, leur cuir rechignait à faire un effort pour les miens. Et tout l’amour que ma grand-mère avait porté à la confection des chaussettes n’a pas suffi à me protéger des ampoules.

Moi la mécréante, je me suis surprise à prier tous les jours Dieu et tous ses saints pour qu’il pleuve le jour suivant car c’est en bus que nous faisions les étapes de mauvais temps.

Par ailleurs le rythme de mes compagnons d’aventure était plus rapide que le mien, leur endurance plus grande, leur équipement mieux adapté (ce sont eux qui portaient tentes et popotes). L’avantage était que les premiers arrivés montaient le camp, et qu’une bonne âme revenait toujours à ma rencontre pour finir l’étape et porter mon sac. Je terminais les journées dans un état de fatigue extrême. Et je me levais courbatue, fatiguée, les nuits à la dure n’étant pas très réparatrices.

Au bout des 9 jours, j’aurais dû abandonner à jamais toute nouvelle tentative de randonnée itinérante. Mais, quelques années plus tard, me sont revenus les magnifiques paysages, la fierté de contempler tout en bas, minuscule, le dernier village traversé, l’ivresse de l’altitude combinée au bien être apporté par les endorphines….

Bref, je suis repartie. Et je partagerai avec vous, dans un prochain article, les conclusions que j’ai tirées de cette expérience pour que mes aventures ne soient plus des galères.