Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Episode 1 : jeudi 31 août 2033, Cosne-sur-Loire – Bonny-sur -Loire

Du bitume jusqu’à Celle sur Loire, je trouve le chemin bien peu accueillant pour mon retour sous un ciel menaçant! Heureusement, Le petit Cellois est un café sympathique pour une pause.

Rien de bien marquant sur la route sauf quelques rencontreaux présages funestes. Une invitation à renoncer ?

Quelques chemins de terre et de pierres viennent égayer la journée.

Je commence à ressentir les effets de mon non entraînement intensif des mois précédents : la démarche se fait lourde, le muscles douloureux. Je dois même m’arrêter pour soigner un début d’ampoule. Heureusement, au bout de presque 24 km et 5 h de marche, j’arrive à Bonny-sur-Loire.

L’accueil généreux de Catherine et René me récompense de cette difficile journée.

Direction le Mont Saint Michel : Saison 2 – Résumé des épisodes précédents

Partie le 21 mai de Sarras pour rejoindre à pied le Mont Saint Michel, j’ai finalement arrêter mon périple à Cosne-sur-Loire après plus de 600km, vagabondant entre Ardèche, Rhône, Beaujolais, Loire, Morvan et re-Loire.

C’était après les confinements : dès que nous avons pu changer de région, j’ai enfiler les chaussures, rechausser le sac à dos et filer éprouver la liberté retrouvée avec tout ce qu’il fallait pour l’autonomie. Voilà, je reprends l’aventure là où elle s’était arrêtée, après presque deux an de pause.

J’étais parti avec cette question : ne vais-je pas changer de métier puisque j’ai été empêchée de faire le mien (comédienne, metteuse-en-scène…)? La réponse m’était donnée de façon magistrale et généreuse le jour de mon arrivée au Garage Théâtre de Cosne-sur-Loire sous forme d’une répétition d’un spectacle qui me touchait en plein cœur : j’avais ma réponse !

Je suis rentrée chez moi pour refaire du théâtre et les portes se sont ouvertes !

Aujourd’hui je reprends le chemin à destination du Mont Saint Michel pour converser à nouveau avec l’inattendu, laisser les rencontres me porter.

Je n’arriverai pas cette année, pas envie de m’y retrouvée avec la foule venue fêter le millénaire du lieu. Mais je cheminerai un peu vers mon rendez-vous…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E31. Dimanche 20 juin 2021: Pouilly  sur Loire – Cosne sur Loire

Il a tonné, oragé, tempêté et plu toute la soirée d’hier, et voilà que ça remet ça ce matin ! C’est le chemin qui me fait une grosse colère, puis de guerre lasse pleure de savoir que nous nous séparons ce soir. Mais « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin » ! Voire même il le fait marcher plus rapidement… Il fait plus frais, et je suis moins tentée de m’arrêter sous la pluie. Je sors un peu du GR3 pour faire un peu plus de route. J’évite ainsi les chemins boueux et glissants et les branches tombées ces derniers jours sur le chemin. Je me dis aussi que si les orages devaient frapper fort dans la journée, je me résoudrais à faire du stop pour des raisons de sécurité météo… Mais je n’en ai pas eu besoin, je suis arrivée trempée et crottée à Cosne-sur-Loire mais à pied, et avec quelques timides rayons de soleil.

Ayant épuisé mes réserves (la veille, bravant la pluie, j’ai tenté une razzia au village mais tout était fermé !) je me réfugie dans la première pizzeria venue (en salle, maintenant qu’on a le droit) et je fais grimper mon taux de calorie à coup de Quatre saison, rouge et tiramisu. J’ai bien fait de choisir l’intérieur puisque la pluie reprend dès que j’attaque le repas. Je me sens dans un drôle d’état… un mélange de tristesse et de joie. Contente de retrouver bientôt la maison, mon compagnon, les amis, de reposer un peu ce corps qui m’a bien accompagné… Triste de rompre avec cette vie nomade, en immersion dans la nature. Une vie dépouillée, au plus près des besoins essentiels, et pleine de belles rencontres. Mais je ne suis pas tout à fait au bout de l’étape, et même si je suis un peu engourdie par la chaleur et la nourriture, même si je me verrai bien faire une petite sieste, je prends mon courage à deux pieds pour affronter les derniers kilomètres sous la pluie et terminer cette première partie de mon voyage en direction du Mont Saint Michel !

Et là, magnifique arrivée, les amis qui ont créer le Garage théâtre, il y a un an, sont en pleine répétition d’une lecture-spectacle « Les semelles de vent ». J’avais pour consigne de me glisser discrètement dans la salle en arrivant, pour que nous puissions nous saluer à la première pause. Et voilà que je suis saisie en arrivant par le texte ci-dessous lu par une des comédienne… j’ai failli en pleurer tellement c’était fort. J’ai savourer les 3h30 de répétitions auxquelles j’ai pu assister. Magnifiques textes, magnifiques comédiens, montage et proposition de mise en espace forts, simples… si je ne savais plus bien avant de partir où j’en étais de ce métier (entre le COVID qui a mis la culture en berne et les difficultés diverses à exercer ces métiers ) le chemin, comme une évidence, m’a ramené vers la scène d’une façon magistrale… je n’aurai jamais imaginé ce qui se préparait, en partant. merci la vie ! Je n’ai plus qu’à rentrer sereine! Je finirai ce périple plus tard, cette année ou la prochaine… Un seul petit regret, ne pas pouvoir assister à la représentation le 25 juin.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E30. Samedi 19 juin : La Charité sur Loire – Pouilly  sur Loire.

Petite étape d’une quinzaine de kilomètres. Pas des plus chouette. Je pars avec l’odeur des tilleuls de l’avenue qui longe la gare. Je ne vous est d’ailleurs pas parlé de l’odeur des fois de ces derniers jours, ni de celle du chèvrefeuille… rien de bien particulier, je longe la Loire par le GR3, mais ne la vois pas toujours… et puis je décide de faire une pause café à Mesves sur Loire. Et je laisse passer un premier bistrot, je sais pas pourquoi…  Je me dis que je suis audacieuse… rien ne me prouve qu’il y en aura un deuxième dans ce bled… et ben si! Le bar de la Mairie. Béchir, le patron s’étonne de mon gros sac, je raconte mon épopée… du coup il m’offre le premier café, puis un deuxième… et nous papotons relations humaines, mode de vie… la encore, un personnage à rencontrer… ancien chercheur en biologie qui pour sa retraite voulait une activité qui lui permette de rencontrer du monde…. c’est réussi !

Bon, avec toute cette caféine, j’arrive super tôt au camping. Mais comme c’est un camping municipal, l’employé ne passera qu’à 17h. Là encore, il n’y a pratiquement personne. Quelques petites photos de mes blessures de guerre, une douche et deux tiques enlevées plus tard, me voici à attendre en votre compagnie. Cette nuit, c’est tipi… de gros orages sont annoncés, je serais plus au sec ( pas de gîte d’étape dans le coin). D’ailleurs, à peine installée dans le tipi, le tonnerre se fait entendre et la responsable du camping passe m’informer que nous sommes en alerte orange orage et qu’en cas de problème j’ai le droit de me réfugier dans les sanitaires et que je peux appeler le camping pour une évacuation… sympa. J’inaugure le tipi et le tipi m’inaugure… c’est le jour des premières fois pour nous deux!

Qu’il est doux le bruit de la pluie…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 29. Vendredi 18 juin : repos !

Une journée de repos en l’honneur… non pas de l’appel du 18 juin mais de l’anniversaire de ma soeur. En plus mon compagnon ne venant me récupérer que le 20 juin, soit je faisais de toutes petites étapes et j’atterrissais dans des lieux pas forcément intéressants, soit je faisais une vraie pause… j’ai bien fait de choisir la 2 ème formule. Le matin levée super tôt, mes deux voisins de dortoir ont fait sonner à 5h30. Je ne leur en veux pas, ils étaient super sympa. Un pèlerin avec tente qui a explorer moult chemins de Compostelle ( nous avons parlé camino et matériel technique : ça y est, je sais ce que je veux pour mon anniversaire…). L’autre travailleur en déplacement sur la Charité depuis presque un an, passionné de pêche et attendant avec émotion l’arrivée de son deuxième enfant ( et on dit que ce sont les femmes qui sont bavardes…). Soirée vraiment sympa, dans le coin cuisine et salon du refuge.

Ensuite, visite de la ville (je connaissais déjà mais c’est toujours un plaisir…) Pèlerinage sur les bords de Loire, et repas au restaurant par SMS avec ma soeur à quelques centaines de kilomètres de là…

Ensuite, tentative de sieste qui capotte avec l’arrivée de deux cyclotouristes… une fois les deux dames installées et parties visiter la ville, je discute avec Nadia, la propriétaire du refuge… et nous y passons l’après-midi, avec cette sensation de nous connaître depuis toujours et d’être sur la même longueur d’onde. J’admire son énergie et sa force de caractère. Elle a tout fait toute seule ou presque… tout est à la fois simple, ingenieux, pratique… le lieu à une âme, et c’est à Nadia qu’il le doit… comme a dit une des cyclotouristes en sortant de la douche : y’a rien, mais y’a tout ce qui faut ». Et Nadia est une de ces belles personnes qui gagne à être connue. Si vous faites la Loire à vélo, la voie de Vezelay pour Compostelle, le GR3… arrêtez vous chez elle! Moi, j’en suis partie chargée à bloc.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 28. Jeudi 17 juin : Chateauneuf-Val-de-Bargis La Charité sur Loire

Une étape pénible 25 km, de la chaleur et de longues lignes droites… mais j’ai la Charité en mire et la Loire que je retrouve… et puis quand même quelques pépites…

Et vers la fin, alors que je faisais la pause sur une table de picnic, un employé municipal vient débroussailler… il me propose de repasser plus tard pour que je sois tranquille… mais comme j’étais en plein soleil, je préfère écourter…. il me rattrape plus loin pour me demander si j’étais pressée… je me mets à rêver, il va m’offrir une bière fraîche en terrasse… sauf qu’il n’y a pas de bar… non, il me propose un petit détour… que je passe par le chemin des marronniers, très joli… ça me rappelle un truc… mais comme il n’a ni grandes oreilles, ni grande bouche, ni grandes dents, j’accepte. « Et après vous rattrapez le cimetière où vous trouverez de l’eau fraîche et très bonne! »

J’arrive à la Charité sur Loire, ville de mots… on s’en rend vite compte.

Et je suis accueillie par Nadia dans son refuge de Lao… et ça, ça vous remet des fatigue du chemin… ( dès l’affichette, j’ai su que de tous les hébergements randonneurs et pèlerins, c’est celui-ci qui m’appelait… l’instinct. Je vous raconterai demain…

Autre surprise à l’arrivée, voici ce qui se prépare à la Charité !…

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 27. Mercredi 16 juin : Varzy – Chateauneuf-Val-de-Bargis

Mieux qu’hier mais je réussi à me casser la figure, au bout d’une heure, dans une petite descente sans difficulté!? Pourtant je ne faisais pas autre chose en même temps…. ( comme vérifier mon itinéraire sur la carte…). J’écoutais juste le chant des oiseaux. Heureusement plus de peur que de mal… j’avais les bâtons de randonnée avec les dragonnes. Je conseille toujours de ne pas mettre les dragonnes dans les descentes sévères et techniques…. mais là… en tout cas je confirme, empêtrée par les bâtons, je n’ai pas pu amortir la chute avec les mains et ai plongée tête la première… je m’en suis bien sorti avec juste quelques éraflures sur la tempe et l’épaule droites et le genou droit couronné. Ouf,

Sinon une étape très agréable malgré la chaleur, car pratiquement tout en sous bois…

Je fini mon étape à Chateauneuf, bien accueillie, dans le joli petit gîte d’étape communale. Et je fais vivre les artisans locaux (c’est pas que j’ai soif… et que j’aime la bière, c’est mon esprit citoyen…). Et pour les mauvaises langues, hier je n’ai pas bu d’alcool, c’est pour ça que je suis tombée ce matin! Na.

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 26. Mardi 15 juin : Brèves – Varzy

Une étape longue – presque 24km – mais surtout en plein cagnard presque tout le temps… mes supers outils de randonneuse geek m’annonce une température moyenne de 33° avec une température maxi de 36° et mini de 29°… trop chaud pour randonner… et demain ça va être pire..

Je quitte Brèves en franchissant l’Yonne puis le canal du nivernais que je longe un peu en empruntant la voie verte.

Une brocante, une chapelle, un St Roch et un livre plus loin, je récupère un chemin forestier. Je ne sais pas encore que cette fraîcheur sera de courte durée… pour le livre, quelques précisions : le livre que j’embarque : « Kilomètre zéro » concerne l’ascension des l’Annapurnas…(j’espère qu’il me tiendra au frais, et le premier je l’ai déjà lu!). C’est un réseau (www.BookCrossing.com) de livre destiné à parcourir le monde : on ramasse, on lit, on repose ailleurs… j’ adore l’idée… et chaque livre à un code qui permet de suivre son parcourt…

Après ça se corse au niveau chaleur et pas une miette d’ombre… je me mets à regretter les pluies morvanaises! Mais le paysage est assez joli. Seules ombres au tableau si on exclue la chaleur, les puits et fontaines ne fonctionnent pas (pourtant il y en a plein…) seul un lavoir ou un cimetière de temps à autre me permettent d’humidifier ma casquette et les chemins enherbés qui freinent considérablement ma marche.

J’arrive claquée à Varzy. Pas le courage d’aller jusqu’au camping qui est en dehors du village et me détourne de mon chemin, pas le courage de monter la tente… j’opte pour une chambre d’hôtes à un prix resonnable : 36€ petit déjeuner compris et elle est fraîche. Petite visite de la ville et de son lavoir immense (pourquoi les lavoirs m’obsèdent en ce moment ?) . Je vous épargne les photos du supermarché du coin… et pourtant c’est le premier que je trouve depuis fort longtemps !

Direction le Mont Saint Michel : S 1 – E 25. Lundi 14 juin :  Saint-Père- Vezelay- Brèves

Arrivée très tôt à Vezelay, je laisse mon sac à l’accueil pèlerin et prends le temps de la visite. Un temps juste pour moi, les touristes ne sont pas encore arrivés, c’est le bonheur… même le luxe d’un café en terrasse le temps de repartir.

J’hésite même à dormir sur place pour prendre le temps d’une visite guidée et de voir le musée Violet Leduc mais il était fermé… et je ne suis pas sûr de supporter l’arrivée des touristes… alors je repars avant midi… la, j’ai option avec deux chemin de Compostelle… le GR 654, ou le chemin historique… mon Miam-miam Dodo ( guide des hébergements et lieu d’approvisionnement) opte pour l’historique… en plus, il semble un peu moins physique. Ça commence super bien, et assez longtemps, par un chemin ombragé en sous bois (vu la chaleur, je suis ravie) mais ça fini en plein cagnard sur une route pour Brèves et son camping des Sources. Trop jolie l’arrivée par les sources. Et le camping est absolument top, avec même un approvisionnement sur les denrées essentielles ( comme une bière fraîche par exemple …). Une étape qui me paraît super courte, j’ai quand même fait 18 km…